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26 novembre 2010

Gorô Miyazaki s'est à nouveau isolé hors du studio pour se concentrer sur l'E-konte.
« J’essaye d’oublier mon père. Actuellement, ce sont les personnages du film qui avancent tout seul. Moi, je suis juste derrière eux. »

En d'autres termes, il se rapproche de la manière de créer de son père. Il y a maintenant des gens qui disent que son dessin ressemble à celui de son père quand il était jeune.

30 novembre 2010

Hayao Miyazaki est en deuil. Il assiste aux funérailles de Iida « Umanosuke » Tsutomu. Les deux hommes avaient travaillés ensembles. Malade, Miyazaki lui rendait souvent visite à l’hôpital.
Tsutomu était plus jeune que lui. Dans son discours, il est fâché contre lui d'avoir disparu en premier.
« Je t’ai dis de beaucoup marcher pour rester en forme... Tu pars avant moi, ce n’est pas le bon ordre... On se reverra là-haut, plus tard... J’y vais lentement... »

Hayao Miyazaki à 69 ans, beaucoup de gens disparaissent autour de lui et notamment parmi ses collaborateurs avec lesquels il a vécu les bonnes mais aussi les mauvaises périodes de sa carrière. Les signes du vieillissement se font de plus en plus ressentir. Pendant la période de production de son dernier court métrage, il a nettement ressenti ses limites corporelles et intellectuelles. Il n’est plus concentré comme avant.
« Je vais avoir 70 ans l’année prochaine. Il y a beaucoup de gens plus âgés que moi qui me disent que c’est différent à partir de cet âge. Peut être que mon corps et ma tête ne fonctionneront plus comme je le souhaite. Ma santé est assez limitée. C’est la vérité et çà va très certainement être difficile. »

Le projet pour le prochain film n'a pas beaucoup avancé.

22 décembre 2010

Il reste seulement 10 jours avant la fin de l'année. La deadline pour l'E-konte de la séquence finale se rapproche. Dans celle-ci, Umi et Shun rendent visite à quelqu'un en bateau. Et il y a une scène dans laquelle Gorô a mis beaucoup d'importance.
Dans le scénario, il est simplement écrit : « Shun saute dans le bateau et tend sa main à Umi pour l’aider à monter dedans. »
Il dessine Shun qui tend sa main. Umi saute vers lui et il l’attrape dans ses bras. Il souhaite absolument que les deux personnages se touchent, comme s’il voulait soutenir leur amour, un peu comme s’il était leur père. Dans son esprit, Umi et Shun sont bien plus que des personnages dans un film.

24 décembre 2010

Toshio Suzuki : « C’est bientôt la fin de l’E-konte. Tout le monde est d’accord pour dire que Gorô à fait beaucoup de progrès. »
Hayao Miyazaki : « Oui, c’est je que j’espérai. »
- « Et ce sont plutôt les vétérans du studio qui disent çà. »
- « Sa vison des personnages est plus claire que lorsqu’il travaillait sur Les Contes de Terremer. »

8 janvier 2011

Hayao Miyazaki s'est enfermé seul dans son atelier pour rédiger la note d'intention de son nouveau projet de long métrage.
« J’ai juste terminé une première page pour l’instant. C’est pas facile. »

Il y a quelque chose qui muri dans son esprit.
« Je pourrai écrire autant de pages que je veux pour expliquer pourquoi ce film est compliqué. Mais en vérité, je veux faire ce film. »

Gorô est déjà au courant que son père travaille sur un nouveau projet. Mais dorénavant il comprend pourquoi son père continue à créer des films, maintenant qu’il travaille lui aussi en tant que réalisateur. Il continue de créer, car c'est pendant qu'il crée qu’il se sent vraiment en vie. La confrontation durant la production signifie qu'il vie. Il ne peut pas faire autrement et ce n'est plus possible de changer maintenant.

8 mars 2011

Gorô Miyazaki a complètement terminé l’E-konte. Son équipe se prépare pour la dernière ligne droite avant la sortie du film qui aura lieu dans 4 mois. Le planning est serré et tout le monde travaille tous les jours jusqu'à minuit.

11 mars 2011

Jour du séisme ayant frappé le Nord-est du Japon.
Trois jours après la catastrophe, beaucoup d'employés du studio ne sont toujours pas présents à cause des événements. Une réunion est organisée dans l'urgence pendant laquelle est abordé le sujet des coupures de courant planifiées. Celles-ci tombent d'autant plus mal qu'à partir de cette période, le travail s'effectue essentiellement sur ordinateur.
Toshio Suzuki : « Si l’alimentation électrique n’est pas fiable, on risque d’avoir des fichiers corrompus. Il faut qu’on s’arrête. »

Ils décident de ne pas reprendre le travail durant les trois jours à venir pour éviter d’ajouter au désordre.
Gorô Miyazaki : « Le planning était déjà serré. Cette catastrophe va causer de gros dommages à la production et notamment faire retomber l’énergie générée par la pression. »

Hayao Miyazaki est contre cette interruption de travail de trois jours.
Hayao Miyazaki : « Je souhaite qu’on se réunisse encore. Que ceux qui peuvent venir, viennent. »
Toshio Suzuki : « Il y a parfois des problèmes familiaux... »
- « Que ceux qui ont des problèmes le fasse savoir. »
- « Ca risque de créer des tensions. »
- « Il ne faut pas abandonner son travail ! J’ai du mal à comprendre. »

Hayao Miyazaki pénètre dans la salle de réunion.
« Pourquoi faut-il fermer le studio ? Vous avez pu venir aujourd’hui ? Et qui a dit que ca va créer du désordre ? Pour moi, le désordre c’est de ne pas venir travailler ! On ne peut pas changer la date de sortie du film. On a fait un maximum d’efforts jusqu’à présent pour tenir ce délai. Il faut qu’on continue même si ne n’est pas possible ! C’est comme çà que se font les légendes. Même si çà tremble un peu, il faut continuer à dessiner ! »

La position de Miyazaki est de continuer le travail car la seule chose qu'ils peuvent faire en pareille situation est de terminer le film en temps et en heure. C'est l'état d'esprit qu’il à voulu montrer à tout le monde.
Finalement le studio ne fermera pas et continuera à travailler normalement. Le lendemain, Miyazaki passe parmi ses collaborateurs avec des choses à manger pour leur remonter le moral.
Hayao Miyazaki : « Notre défi est maintenant de savoir si nous allons être capables de créer un film qui sera bien accueilli par le public même après une telle catastrophe. »

22 mars 2011

Les coloristes adoptent des horaires de travail de nuit. Malgré tout, le retard reste important. Le manque de temps est une situation récurrente pour le studio Ghibli, mais le problème d’électricité ajouté à cela plonge les équipes du studio Ghibli dans une situation unique dans leur histoire et ils n’arrivent pas à résorber leur retard.
A cette période, certains pensaient sérieusement que tenir les délais ne serait pas possible cette fois-ci et qu'il fallait sérieusement envisager de repousser la sortie du film.

28 mars 2011

Jour de la présentation aux médias de la chanson titre du film.
Hayao Miyazaki : « Actuellement, il y a encore plusieurs milliers de personnes qui vivent dans le froid et la faim ainsi que des sauveteurs et des soldats des Forces d’Autodéfense qui travaillent au plus prêt de la centrale nucléaire. Mes pensées vont vers eux et pour leur sacrifice. Je leur suis reconnaissant et je suis vraiment fier de ce qu’ils accomplissent. Et je serai ravi si ce film participe au soutient de ces gens. »

Gorô Miyazaki : « Nous étions tous d’accord pour dire que la seule chose que nous pouvions faire dans de pareilles circonstances était de continuer et terminer le film. »

Finalement, en souhaitant créer un bon film, le père et le fils s’orientent vers la même direction.
Gorô Miyazaki est resté au plus prêt de son équipe. En tant que réalisateur, son défi est de finir le film dans les délais. Et pour cela, de savoir jusqu’où il pouvait aller en faisant corps avec ses collaborateurs.
Hayao Miyazaki à affirmé qu’il doit courir en première ligne avec ses collaborateurs, même s’il doit en mourir. Il doit coute que coute finir ce film par n’importe quel moyen car c’est lui qui a choisi sa position.

Durant cette même période, Hayao Miyazaki a commencé à dessiner l’E-konte de son nouveau film.

23 juin 2011

Deux mois plus tard, le film est achevé. Hayao Miyazaki est présent à la projection interne.
Gorô Miyazaki : « Merci pour cette production. S’il y en a une autre, merci de me soutenir comme vous l’avez fait pour celle-ci. »

Hayao Miyazaki : « Tout ce que je lui souhaite, c’est de devenir une menace pour moi. C’est tout. »
Le narrateur rapporte ces propos à Gorô Miyazaki.
Gorô Miyazaki : « Putain ! Ne meurt pas ! » (comprendre : « pour me laisser le temps. »)

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